MON CORPS ! MON DROIT ! Conférence à l'Université de Laval, Québec, Canada
décembre 01 2013, Categorie: Actualités internationales
Le mardi 19 novembre dernier, dans le cadre de la campagne "J'aime mon corps, j'aime mes droits", se tenait à l'Université Laval dans la ville de Québec, une conférence organisée par le comité Amnistie internationale de la faculté de Droit. Les organisatrices ont choisi le thème encore tabou de l'excision, un sujet dont on ne parle pas, mais qui pourtant laisse plusieurs millions de femmes et de fillettes blessées à vie.
Elles ont invité André Gaumond, cinéaste raëlien, à présenter son film "L'excision, un mal qui fait encore mal", ainsi qu’Aminata et Habibata, deux jeunes femmes d'origine africaine ayant subi l’excision, à venir nous témoigner leur vécu. Ce fut une soirée des plus émouvantes.

Tout d’abord, le film d’André nous révèle une facette de l’excision que nous ne voyons pas, l'horreur que vivent ces femmes qui se font exciser, le traumatisme qui demeure toute la vie. À travers des témoignages de femmes excisées et de médecins, le film lève le voile sur tellement de blessures sociales qui demeurent dans la vie de millions de femmes, car l’excision est bien plus qu’une amputation d’un petit bout de chair, c’est l’amputation de la dignité et de la confiance en soi.
Voir ce lien pour visionner le film : http://www.andregaumond.com/fr/excision.php
Aminata, qui a participé au documentaire de M. Gaumond, a vécu l’excision à l’âge de 6 ans. Déjà atteinte de polio, elle a subi un deuxième handicap par l’excision. Mais, tout comme les autres fillettes, comme toutes les autres femmes, elle n’en parlait pas, car on ne parle pas de l’excision. C’est normal d’être excisée. Ce n’est qu’une fois adulte qu’Aminata prend conscience que l’excision, ce n’est pas normal, quand une femme de son village n’a pas pu avoir de relation sexuelle le soir de sa nuit de noces, à cause de son excision. Le mari n’arrivait pas à la pénétrer. Ils ont fait venir le gynécologue, mais il n’a rien pu faire. Ils ont même demandé à l’exciseuse de recommencer son travail. Et on a demandé au mari de coucher avec elle dans la journée pour éviter que ça ne se referme. C’est à ce moment qu’Aminata réalise tout le mal que l’excision engendre. Elle décide de parler, de ne plus jamais se taire, car l’excision n’est pas normale.
Habibata a aussi été excisée à 6 ans. On l’a prise de force et on lui a coupé le clitoris avec une lame de rasoir. Elle a pleuré. Elle a saigné. Elle a eu mal et le mal est toujours resté, dans son corps et dans son cœur. Quand elle était avec d’autres jeunes et qu’elles parlaient de sexualité, de leurs expériences, elle ne pouvait rien dire, elle se sentait à l’écart, car elle ne connaissait pas ces sensations dont ses amies parlaient. Elle n’avait rien à dire. « L’excision, ne se limite pas au clitoris, ça coupe aussi quelque chose dans la tête, ça enlève la confiance en soi », dit-elle. Quand elle a appris qu’une technique avait été mise au point pour réparer le clitoris, elle a décidé d’effectuer la restauration afin de pouvoir témoigner aux autres femmes excisées et leur dire « Ça marche ! ». Cette simple décision n’a toutefois pas été aussi facile, tout a été chamboulé dans sa tête. À chaque étape, elle revivait son excision, encore et encore. Avant la restauration de son clitoris, elle a d’abord dû soigner les cicatrices psychiques laissées par l’excision, mais elle a eu le courage d’aller jusqu’au bout. Puis, il y a trois mois, après avoir contacté Clitoraid, elle s’est rendue à San Francisco rencontrer Dr Marci Bowers, pour subir l’intervention et faire réparer son clitoris ; un espoir pour toutes les femmes excisées de retrouver leur dignité !
« Même s’il reste encore beaucoup de travail social et juridique à faire, pour contrer l’excision, il y a de l’espoir », c’est sur cette note que la professeure de droit, Louise Langevin, a conclu la soirée, après nous avoir fait voir, d’un point de vue juridique, les développements au niveau international pour lutter contre cette violence extrême faite aux femmes.
Elles ont invité André Gaumond, cinéaste raëlien, à présenter son film "L'excision, un mal qui fait encore mal", ainsi qu’Aminata et Habibata, deux jeunes femmes d'origine africaine ayant subi l’excision, à venir nous témoigner leur vécu. Ce fut une soirée des plus émouvantes.

Tout d’abord, le film d’André nous révèle une facette de l’excision que nous ne voyons pas, l'horreur que vivent ces femmes qui se font exciser, le traumatisme qui demeure toute la vie. À travers des témoignages de femmes excisées et de médecins, le film lève le voile sur tellement de blessures sociales qui demeurent dans la vie de millions de femmes, car l’excision est bien plus qu’une amputation d’un petit bout de chair, c’est l’amputation de la dignité et de la confiance en soi.
Voir ce lien pour visionner le film : http://www.andregaumond.com/fr/excision.php
Aminata, qui a participé au documentaire de M. Gaumond, a vécu l’excision à l’âge de 6 ans. Déjà atteinte de polio, elle a subi un deuxième handicap par l’excision. Mais, tout comme les autres fillettes, comme toutes les autres femmes, elle n’en parlait pas, car on ne parle pas de l’excision. C’est normal d’être excisée. Ce n’est qu’une fois adulte qu’Aminata prend conscience que l’excision, ce n’est pas normal, quand une femme de son village n’a pas pu avoir de relation sexuelle le soir de sa nuit de noces, à cause de son excision. Le mari n’arrivait pas à la pénétrer. Ils ont fait venir le gynécologue, mais il n’a rien pu faire. Ils ont même demandé à l’exciseuse de recommencer son travail. Et on a demandé au mari de coucher avec elle dans la journée pour éviter que ça ne se referme. C’est à ce moment qu’Aminata réalise tout le mal que l’excision engendre. Elle décide de parler, de ne plus jamais se taire, car l’excision n’est pas normale.
Habibata a aussi été excisée à 6 ans. On l’a prise de force et on lui a coupé le clitoris avec une lame de rasoir. Elle a pleuré. Elle a saigné. Elle a eu mal et le mal est toujours resté, dans son corps et dans son cœur. Quand elle était avec d’autres jeunes et qu’elles parlaient de sexualité, de leurs expériences, elle ne pouvait rien dire, elle se sentait à l’écart, car elle ne connaissait pas ces sensations dont ses amies parlaient. Elle n’avait rien à dire. « L’excision, ne se limite pas au clitoris, ça coupe aussi quelque chose dans la tête, ça enlève la confiance en soi », dit-elle. Quand elle a appris qu’une technique avait été mise au point pour réparer le clitoris, elle a décidé d’effectuer la restauration afin de pouvoir témoigner aux autres femmes excisées et leur dire « Ça marche ! ». Cette simple décision n’a toutefois pas été aussi facile, tout a été chamboulé dans sa tête. À chaque étape, elle revivait son excision, encore et encore. Avant la restauration de son clitoris, elle a d’abord dû soigner les cicatrices psychiques laissées par l’excision, mais elle a eu le courage d’aller jusqu’au bout. Puis, il y a trois mois, après avoir contacté Clitoraid, elle s’est rendue à San Francisco rencontrer Dr Marci Bowers, pour subir l’intervention et faire réparer son clitoris ; un espoir pour toutes les femmes excisées de retrouver leur dignité !
« Même s’il reste encore beaucoup de travail social et juridique à faire, pour contrer l’excision, il y a de l’espoir », c’est sur cette note que la professeure de droit, Louise Langevin, a conclu la soirée, après nous avoir fait voir, d’un point de vue juridique, les développements au niveau international pour lutter contre cette violence extrême faite aux femmes.